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Editorial - Rav CY Ghidalia

  • Rav C.Y Ghidalia
  • 15 août
  • 2 min de lecture

Feuille blanche, posée là sur la table.

Un fond de verre, un reste de vie, qui vacille aux reflets de la flamme. Pas de sens, pas de mots, je reste interdit devant leur image, leur mémoire.

Il fait froid, il fait nuit, une nuit menaçante tout autour de nous. Silence des nations pesant, coupables, qui ne commentent plus, qui ne se commentent plus.

Plus tôt, avant, le poste qui grésille, qui gémit de ses transistors, et dénonce le crime de nos enfants, de nos âmes, battus torturés, morts pour avoir cru, pour avoir chanté et clamé leur Torah sur leur Terre.

J'ai pris une plume pour tracer, pour figer leur souvenir, une dernière fois.

Pas de traits, pas de voix, mais des larmes qui pleuvent dans mon coeur, et mouillent ma copie déjà toute froissée.

j'ai prié, psalmodié, sans cesse, au son de mon peuple, aux quatre coins de la terre, on scandait les cantiques, on étudiait en leurs noms, on chantait leur libération prochaine. Comme un seul homme, un seul peuple, qui donne une leçon d'amour au monde entier. Les paroles se sont envolées, les voix se sont tues.

Sur une coupure de journal, se dessinent leurs visages saints, leurs derniers sourires.

Comme s'ils narguaient leurs bourreaux depuis toujours, comme s'ils avaient déjà rejoints Avraham, Itshak et Yaakov, animant leurs portraits d'une lumière d'un autre monde.

Nous laissant aujourd'hui seuls dans l'obscurité, transis face à notre mémoire.

Blessés dans notre chair de Père, de Mère, éplorés pour la perte de nos enfants.

Eux qui étaient les enfants de nous tous, de tout un peuple, qui réclame aujourd'hui leur vengeance.

Que par leur sacrifice, que le Maître du Monde se dévoile bientôt aux yeux du

monde, et mette fin aux souffrances de son peuple, et de ses enfants.


Rav Camous Yoël GHIDALIA (Paris)

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